Sonde-moi, O Dieu...

jeudi 24 novembre 2022, par Séb

Prédication du 7 octobre 2012 "Sonde-moi, Ô Dieu..."

J’aimerais examiner avec vous la prière la plus courageuse au monde.

Psaume 139 v 23-24

[23] Ô Dieu, regarde au fond de mon coeur et connais-moi, examine mes pensées et vois mes soucis.
[24] Regarde si je suis sur un chemin dangereux, et conduis-moi sur ton chemin, ce chemin qui est sûr pour toujours.

Cette prière est la prière la plus courageuse au monde, car elle est le fait d’un homme qui ne craint pas de voir ses manquements et qui les remet à Dieu. Dieu connaît tout de nous, il connaît nos motivations les plus cachée et le secret de notre vie intérieure. Nous arrivons à cacher beaucoup de chose et parfois à camoufler sous ses aspects honorables des motifs répréhensibles.
En réalité, il faut énormément de courage pour oser affronter ses propres erreurs et ses propres manquements, en un seul mot : soi-même. L’homme a fait preuve de courage dans son histoire pour terrifier des ennemis, des maladies, des épreuves physiques ou mentales. Mais, affronter soi-même et son passé demande un courage que peu de personnes peuvent se vanter d’avoir.

1. Question

Pourquoi le psalmiste demande à Dieu de le connaître, alors que Dieu connaît toute chose ? Regardons ensemble le texte.

Psaume 139 Seigneur, tu me connais parfaitement

[1] Psaume de David, pris dans le livre du chef de chorale.
Seigneur, tu regardes jusqu’au fond de mon coeur et tu me connais.
[2] Tu sais quand je m’assois et quand je me lève, longtemps à l’avance, tu sais ce que je pense.
[3] Tu sais quand je marche et quand je me couche, et tu connais toutes mes actions.
[4] Je n’ai pas encore ouvert la bouche, tu sais déjà tout ce que je vais dire !
[5] Tu es derrière moi, tu es aussi devant moi, tu poses ta main sur moi.
[6] Tu me connais parfaitement. Pour moi, c’est trop beau, cela dépasse tout ce que je peux comprendre.
[7] Où aller loin de toi ? Où fuir loin de ton regard ?
[8] Si je monte au ciel, tu es là, si je me couche au milieu des morts, te voici.
[9] Si je m’envole sur les ailes du matin pour aller au-delà des mers,
[10] même là, tu me conduis par la main et tu me tiens solidement.
[11] Je peux dire : « Je veux me cacher complètement dans l’obscurité. Que le jour devienne nuit autour de moi ! »
[12] Mais pour toi, même l’obscurité est lumière, et la nuit est claire comme le jour. Obscurité ou lumière, pour toi c’est la même chose.
[13] C’est toi qui as créé ma conscience, c’est toi qui m’as tissé dans le ventre de ma mère.
[14] Seigneur, je te dis merci parce que tu m’as créé. Oui, mon corps est étonnant et très beau. Ce que tu fais est magnifique, je le reconnais.
[15] Quand tu me formais dans le secret, quand tu me brodais dans la profondeur de la terre, tu voyais tout, rien n’était caché pour toi.
[16] J’étais à peine formé, tu me voyais déjà ! Déjà, tu avais écrit dans ton livre le nombre de jours que tu allais me donner, et pourtant, aucun n’avait encore commencé !
[17] Ô Dieu, tes pensées sont vraiment difficiles, elles sont si nombreuses !
[18] Comment les compter ? Elles sont plus nombreuses que les grains de sable. Même si je les comptais toutes, je n’arriverais pas à te comprendre !
[19] Ô Dieu, si seulement tu faisais mourir les gens mauvais, si tu chassais loin de moi les assassins !
[20] Ils utilisent ton nom pour tromper les autres, ils s’en servent pour faire du mal.
[21] Seigneur, je déteste ceux qui te détestent. Ceux qui luttent contre toi me dégoûtent.
[22] Je les déteste totalement, ils sont devenus pour moi des ennemis.
[23] Ô Dieu, regarde au fond de mon coeur et connais-moi, examine mes pensées et vois mes soucis.
[24] Regarde si je suis sur un chemin dangereux, et conduis-moi sur ton chemin, ce chemin qui est sûr pour toujours.

J’aimerais explorer avec vous le sens de deux mots : "Sondes" et "moi" et "conduis-moi"

**A. Sondes-moi ô Dieu...

Il demande à Dieu de connaître ses pensées, au plus profond de lui-même. Afin que Dieu puisse l’éprouver et l’avertir s’il se trompe. On voit que le Psalmiste fait plus confiance à Dieu qu’à lui-même pour juger de ses propres voies. C’est un peu bizarre, n’est-on pas maître de ses propres actes ? N’avons nous pas une conscience pour le faire ?
D’où vient le besoin du Psalmiste de recourir à une aide extérieure pour savoir si la voie qu’il emprunte est mauvaise ?

Genèse 2 v 15-17

[15] Le Seigneur Dieu prend l’homme et il le place dans le jardin d’Éden pour le cultiver et pour le garder.
[16] Le Seigneur Dieu donne cet ordre à l’homme : « Tu peux manger les fruits de tous les arbres du jardin.
[17] Mais tu ne dois pas manger les fruits de l’arbre qui fait connaître ce qui est bien ou mal. Oui, le jour où tu en mangeras, tu mourras, c’est sûr. »

Dans ce passage, Dieu établit l’homme dans le jardin d’Éden, mais ne lui fixe qu’une seule limite, celle de ne pas manger du fruit de la connaissance du bien et du mal.

Pourquoi cette limite ? On peut expliquer que Dieu voulait donner à l’homme une occasion de prouver son amour pour Lui. Compte tenu des conséquences énormes de la transgression, je pense que Dieu aurait pu imaginer un autre moyen pour l’homme de témoigner son affection, comme faire un dessin ou offrir une fleur.

En réalité, je pense que la connaissance du bien et du mal est une limite pour l’homme. Nous avons une intelligence qui est limitée, un savoir limité, une expérience qui est limitée.

L’apôtre Paul a bien vu la difficulté pour l’homme de distinguer le bien du mal, dans un de ces passages tordus qui sont difficiles à comprendre

Romains 7 v 7-15

[7] Alors, qu’est-ce que cela veut dire ? Est-ce que la loi appartient au péché ? Sûrement pas ! Mais j’ai connu le péché seulement par la loi. En effet, je ne pouvais pas connaître les désirs mauvais sans ce commandement de la loi : « Tu n’auras pas de désirs mauvais. »
[8] Le péché a profité de l’occasion, il s’est servi du commandement pour produire en moi toutes sortes de désirs mauvais. Le péché, c’est une chose morte, s’il n’y a pas de loi.
[9] Autrefois, quand il n’y avait pas de loi, j’étais vivant. Mais quand le commandement est venu, c’est le péché qui est devenu vivant,
[10] et moi, je suis mort. C’est pourquoi le commandement qui devait me conduire à la vie m’a conduit à la mort.
[11] Oui, le péché a profité de l’occasion, il s’est servi du commandement pour me tromper et ainsi, il m’a fait mourir.
[12] Mais la loi est sainte, et le commandement est saint, juste et bon.
[13] Alors, est-ce qu’une chose bonne peut faire mourir ? Sûrement pas ! Mais le péché s’est servi d’une chose bonne pour me donner la mort. De cette façon, le commandement a permis de reconnaître combien le péché est mauvais et de montrer toute sa violence.

La loi qui est bonne et nous est donnée par Dieu. Mais de la même façon que le péché peut se servir de la loi, nous pouvons aussi nous servir de la loi pour servir nos désirs égoïstes.
N’oublions pas que les accusateurs du Christ se voulaient défenseur de l’honneur de Dieu. Comme si Dieu avait vraiment besoin que des hommes défendent son honneur. Nous voyons ici le comble de la perversité. L’homme en prétendant faire le bien, commet le mal.
L’apôtre a comme objectif de nous démontrer l’impossibilité de nous sauver par nous-mêmes et l’absolue nécessité du sacrifice de Christ. Or nous, nous avons accepté ce sacrifice et nous attendons son retour. Qu’en est-il de nous, qui habitons toujours la condition humaine. Étudions la réalité à laquelle renvoie le « moi du Psaume »

**B. Sondes-moi ô Dieu...

Qui est ce moi ? La Parole de Dieu nous permet de mieux nous connaître, car elle nous permet nous connaître comme nous sommes.
Jacques 1 v 21 à 25

[21] Alors, rejetez tout ce qui salit, tout ce qui rend mauvais. Recevez avec douceur la parole que Dieu a plantée en vous, elle peut vous sauver la vie.
[22] Ne vous contentez pas de l’écouter, mais faites ce qu’elle dit, sinon, vous vous trompez vous-mêmes.
[23] Oui, celui qui écoute la parole et qui ne fait pas ce qu’elle dit, voici à qui il ressemble : il ressemble à un homme qui regarde son visage dans un miroir. Il se voit tel qu’il est,
[24] il se regarde, puis il s’en va et il oublie tout de suite comment il est.
[25] Au contraire, voici quelqu’un qui étudie avec attention la loi parfaite qui rend libre. Il reste attaché à cette loi, il écoute la parole, il ne l’oublie pas et il fait ce qu’elle dit. Cet homme-là sera heureux dans ce qu’il fera.

Le psalmiste explique que Dieu connaît l’homme dans ses moindres détails : où il va, ce qu’il dit et qui il est. L’auteur remet une intimité encore plus profonde, que le fait de savoir ce qu’il va dire, ou il va et quels sont ses projets. Ce moi, est une réalité encore plus profonde, que les actes, les paroles et mêmes les pensées.

Il y a une réalité profonde qui se cache en nous, et qui est profonde comme l’océan. Je dois faire une réserve, car j’ai discuté de cette question avec ma femme, Mapi. Mapi étudie la psychologie et je me suis demandé si on pouvait trouver des liens entre mes idées et le concept d’inconscient, qui est un terrain d’exploration pour la psychologie et plus particulièrement la psychanalyse. Mapi a été franche avec moi et m’a confirmé que mon image de l’océan n’a aucun fondement scientifique et qu’il faut le prendre pour ce qu’il est une image poétique ;-)

**C. Comme l’océan, il y a eu des naufrages

Pour se sortir de la tempête, nous avons fait des sacrifices comme dans l’histoire de Jonas. Nous avons peut être du abandonné la cargaison, peut être un membre d’équipage ou encore le navire tout entier a coulé.
Toute sorte de cadavres, suite à des erreurs, nous avons fait naufrage...

**D. Comme l’océan, on peut même parfois trouver des trésors

Il s’agit de rêves enfouis, qui ont été brisés par la vie, dont les fantômes peuvent venir nous hanter
Parfois, on peut être surpris par la bonté dont on peut faire preuve, l’énergie qu’on trouve dans les moments difficiles.
Une parole encourageante qu’on a reçu, un succès sur lequel s’appuyer

**E. Comme l’océan, il y a une géographie

Il y a des profondeurs que nous ne connaissons même pas, des fosses abyssales.
Le frottement de plaque au dedans de nous peut provoquer des tsunamis, à la surface et venir tout ravager les côtes. Ce sont le reste de brisures dans la vie, qui ont laissé des cicatrices et dont les frottements viennent encore troubler la surface
Parfois, les cassures peuvent être très limitées : il s’agit d’un volcan. Bien que plus limité que les brisures, les volcans peuvent encore être en activité. Dans ce cas, il ne faut pas s’approcher. Nos proches souvent connaissent mieux nos volcans que nous même. Ce sont des sujets brûlants, qui nous touchent, desquels on ne veut pas parler.

**F. Comme l’océan, il y a de la vie

Pensées étrangers, des idées bizarres, qui s’expriment parfois dans nos rêves
Dans les profondeurs de nos intimités, habitent aussi des créatures étranges, pas belles, inquiétantes, mais qui sont adaptées à la vie, sans lumière...

2. Conduis-moi sur ton chemin...

Il y a de quoi être perplexe, face l’étendue de notre géographique marine intérieure. Nous ne pouvons pas tout changer, d’un coup, par notre simple volonté. Le sondage ne correspond qu’à une petite partie, de l’étendue de notre être. Le courage qu’il faut avoir pour s’examiner soi-même et oser se regarder dans ce miroir, ne doit pas nous conduire au découragement.
1 Jean 3 v 18-21

[18] Mes enfants, n’aimons pas avec des paroles et avec de beaux discours, mais avec des actes. Ces actes montrent que notre amour est vrai.
[19] Par là, nous saurons que nous appartenons à la vérité, et devant Dieu, nous rendrons la paix à notre coeur.
[20] En effet, si notre coeur nous accuse, nous le savons, Dieu est plus grand que notre coeur et il connaît tout.
[21] Amis très chers, si notre coeur ne nous accuse pas, nous sommes pleins de confiance devant Dieu

Philippiens 2:12-18

[12] C’est pourquoi, amis très chers, obéissez à Dieu comme vous l’avez toujours fait. Obéissez-lui, non seulement quand je suis là, mais encore plus maintenant que je suis absent. Avec un grand respect pour Dieu et en tremblant, travaillez pour être sauvés.
[13] Dieu travaille en vous et il vous rend capables de vouloir et de faire les actions qui lui plaisent.
[14] Faites tout sans vous plaindre et sans discuter.
[15] Ainsi vous serez innocents, on n’aura rien à vous reprocher. Vous serez des enfants de Dieu sans défaut, au milieu de gens malhonnêtes et mauvais. Parmi ces gens-là, vous brillez comme des lumières dans le monde,
[16] parce que vous apportez la parole de vie. Le jour où le Christ viendra, je pourrai être fier de vous. Et, on le verra bien : je n’aurai pas travaillé pour rien, je ne me serai pas fatigué pour rien !
[17] Mon sang, c’est-à-dire ma vie, sera peut-être ajouté comme une offrande au sacrifice que votre foi présente à Dieu. Pourtant, cela me rend heureux, et je me réjouis avec vous tous.
[18] Vous aussi, soyez heureux et réjouissez-vous avec moi !

La Bible nous encourage à avoir le courage de nous voir tels que nous sommes et d’ouvrir nos coeurs à ce Dieu veut nous dire.

Le Psalmiste s’ouvre au regard de Dieu sur lui. Ce regard connaît toute chose et doit nous inciter à changer, à chercher la justice et à nous améliorer nous-même. En même temps, nous ne sommes incapable de trouver la voie de l’éternité par nous-même. Il appartient à Dieu de nous y conduire et nous devons lui faire confiance.

Je vous invite à faire de cette prière votre prière.

Olivier B.