Une vie motivée

Conçu pour le plaisir de Dieu

jeudi 24 novembre 2022, par Séb

Pourquoi suis-je sur terre ? Pour le plaisir de Dieu ?

Non, c’est un raccourci trop réducteur. Dieu n’est pas un être égocentrique.

Je suis sur la terre parce que Dieu m’a aimé avant même que je sois né.

Je suis sur la terre parce que Dieu a voulu me donner la vie.

Dieu nous a conçus pour nous aimer ; Dieu aime Sa créature.

Il n’avait pas besoin de nous. Il est amour, Il nous aime malgré nous.

Celui qui me trouve a trouvé la vie (Prov. 8 v 35).

Certaines personnes se comportent comme si Dieu ne pouvait se passer d’eux. Les chrétiens, les serviteurs de Dieu vont et viennent ; Dieu peut choisir n’importe lequel d’entre nous pour accomplir n’importe quelle tâche dans Son Royaume. En revanche, en tant que fils ou fille, en tant qu’enfant de Dieu, vous êtes indispensables, je suis indispensable. Il n’y aura jamais un autre moi. Un enfant est irremplaçable.

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Quel être humain a la faculté ou le droit de se proclamer « enfant de Dieu » ?

Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné Son fils unique afin que quiconque croit en Lui ne périsse pas mais qu’il ait la vie éternelle (Jean 3 v.16).

A tous ceux qui l’ont reçu, Il leur a donné le droit d’être enfants de Dieu (Jean 1 v.12).

Comment Dieu a-t-Il manifesté Son amour ?

  • en devenant créature, Lui le créateur. En devenant un homme, un serviteur.
  • en mourant pour ses créatures.... qui ne le cherchaient même pas.

Nous sommes invités à aller à Lui :

  • Pour notre justification, le pardon de nos péchés.
  • Pour notre rachat, notre réconciliation avec le Père, en confessant nos péchés, comme le fils prodigue.

Et comme le père du fils prodigue quitta sa position sociale pour courir au devant de son fils revenu, alors qu’il aurait pu envoyer un serviteur, Dieu en la personne de Jésus, s’est abaissé personnellement vers nous et est mort sur une croix pour nous amener dans une relation filiale avec Lui.

Osée 6.6
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Ce qui manque souvent dans notre société sur occupée, c’est une relation.

Dieu cherche à avoir cette relation vivante avec chacun de nous (quiconque croit).

Il l’avait avec Adam et Eve mais cette communion a été interrompue à cause de la chute.

Avoir une relation avec quelqu’un, c’est s’intéresser à lui, s’enquérir de lui, apprendre à le connaître.

« La main de Christ est suffisamment forte pour soutenir les cieux et suffisamment douce pour essuyer nos larmes » (William Barclay).

C’est quand on apprend à mieux connaître quelqu’un que la relation peut s’intensifier ou, au contraire, complètement s’arrêter.

Dieu a voulu approfondir la relation avec chacun de nous, malgré nos défauts, malgré notre éloignement volontaire de Dieu.

Et ce Dieu si puissant, Lui le créateur du monde, est venu vers nous, devenant homme, dans notre nature humaine, Il est venu sympathiser avec nous, porter nos souffrances, nous manifester le vrai amour.

Jésus a guéri des malades, est allé chez les marginaux, les oubliés de la société, chez des prostituées, etc.

Et Son amour ne s’est pas arrêté à porter nos souffrances et nos blessures mais Il a voulu nous réconcilier avec Son Père, établir une relation pour qu’Il devienne aussi notre Père ; cela Lui a coûté la vie.

Réponse à cet amour : Matthieu 22 v. 37-38

A l’école nous avions une heure d’enseignement biblique par semaine et on nous racontait, entre autres, l’histoire des 10 lépreux guéris par Jésus ; un seul revint en arrière pour remercier, c’était un samaritain (étranger) d’où la question de Jésus : et les les 9 autres, n’ont-ils pas été guéris ?
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Qu’est-ce que l’adoration ?

Des chants pathétiques sur une musique lente et vieux jeu ? Ou, au contraire, une soirée de louanges avec des danses ?

Le roi David était tellement enthousiasmé que l’arche de l’alliance soit de retour à Jérusalem, qu’il a oublié de préserver l’image publique d’autorité conférée à un roi. Il s’est oublié publiquement, adorant Dieu en dansant.

Cela n’a pas passé inaperçu et même sa femme Mikal le méprisa à cause de sa conduite.

David a eu alors ces belles paroles :

« C’est devant l’Eternel que j’ai manifesté ma joie... je m’abaisserai volontiers encore davantage pour m’humilier » (2 Samuel 6 v.21-22).

Aujourd’hui on voit de tout, d’où cette incompréhension parfois entre générations, entre les plus âgés un peu frileux, peu enclins à changer leurs « habitudes » et la fraicheur des jeunes et leurs sensibilités.

CS Lewis, auteur combien génial, craignait qu’un excès de séquences nouvelles et imprévisibles risque de conduire les gens à se concentrer sur l’adoration plutôt que d’adorer réellement. Soit à fixer les yeux sur le culte plutôt que sur Jésus :

il a écrit dans un de ses livres en parlant des responsables d’église :

« Jésus a dit à Pierre : Pais mes brebis, et non Fais des expériences sur mes rats, voire : Apprends aux singes à faire des grimaces » !

Un autre chrétien s’inquiétait de ce que « parfois notre adoration est plus une théorie qu’une histoire d’amour ».

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Petite réflexion au sujet des rencontres louanges-spectacles

La louange et l’adoration sont à l’opposé de l’orgueil. L’orgueil dit : regardez-moi ;

alors que la louange souhaite vivement que les gens voient Jésus.

Salomon, le grand roi d’Israel disait : « ne fais pas l’important devant le roi ».

Un auteur français du 18ème siècle, (Fénelon), donne ce conseil : « Faites-vous petits dans les profondeurs de votre coeur ».

Puisque nous sommes au 18ème siècle, voici les paroles d’un des premiers cantiques des 6500 chants que Charles Wesley, prédicateur et compositeur anglais, a composées :

« Seigneur que n’ai-je mille voix pour chanter tes louanges,
et faire monter jusqu’aux anges les gloires de ta croix.
Jésus mon Seigneur et mon Dieu, que Ton souffle m’anime
pour que par moi Ton nom sublime retentisse en tout lieu ».

J’ai cru d’abord que l’auteur souhaitait chanter avec mille chanteurs alors qu’il aurait désiré avoir mille voix pour adorer Dieu avec chacune d’elle.

« De l’abondance du coeur, la bouche parle » disait un psalmiste.

David a pu s’écrier dans le Psaume 86 « Accorde-moi un coeur qui te révère sans partage ».

La forme d’adoration qui m’a été enseignée depuis mon enfance a lieu le dimanche matin lors « d’un culte d’adoration ». On présente à Dieu les corbeilles remplies durant la semaine, c’est-à dire la préparation de nos coeurs pour ce moment d’adoration en commun. L’apogée ou le summum du sacrifice que nous pouvons apporter au Père c’est la Personne de Christ, Son oeuvre de rédemption, Ses caractères, tout cela montant comme un parfum agréable à Dieu.

Que notre louange continue de plaire au Père, qu’elle soit centrée sur le Fils et dirigée par l’Esprit.

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Une autre forme d’adoration, plus individuelle

« Frères, puisque Dieu a ainsi manifesté sa bonté pour nous, offrez vos corps comme un sacrifice vivant, saint, agréable à Dieu. Ce qui sera de votre part un culte intelligent ». (Romains 12 v.1)

Lorsqu’il sacrifiait un animal selon la loi de Dieu, un prêtre tuait l’animal et le plaçait sur l’autel. Les sacrifices étaient importants mais Dieu insistait sur le fait que l’obéissance du coeur était beaucoup plus importante que les sacrifices.

Dieu s’attend à ce que nous Lui offrions notre vie et non des animaux, en sacrifice vivant ; nous mettons notre énergie et nos ressources à Son service et comptons sur Sa direction.

Mais rappelons-nous toujours que c’est Dieu qui s’est approché de nous en premier. L’adoration n’est que la réponse à l’amour de Dieu envers nous. Il nous donne et nous lui rendons.

Il y a des moments de notre vie où nous avons envie de manifester notre joie, par un chant ou par une prière de reconnaissance. D’autres moments, il nous est plus difficile de louer joyeusement.

Dans la Bible, nous avons beaucoup d’exemples de croyants ayant adoré ou loué Dieu en toutes circonstances, même difficiles :

  • Adam adorait sans musique.
  • Jacob à la fin de sa vie, fatigué, adorait appuyé sur son bâton.
  • le premier martyr chrétien Etienne a loué Dieu alors qu’on le lapidait. Il y a ce magnifique témoignage d’Actes 7 relatant qu’Etienne vit les cieux ouverts et le Fils de l’homme (Jésus) debout (et non assis comme dans les autres passages de la Bible) à la droite de Dieu. Comme si Jésus lui disait « lève les yeux ! Tu m’as honoré aujourd’hui et je serai pour toujours ta suprême récompense. Je suis debout pour t’encourager, lève les yeux vers moi car ta louange courageuse a honoré mon nom et a plu à mon coeur ».
  • Nous avons l’exemple du Seigneur Jésus lui-même, la dernière semaine avant la crucifixion ; Jésus et les disciples viennent de finir la Cène, le repas pascal et il, est précisé, « qu’ayant chanté une hymne, ils sortirent ». Quel chant ont-ils chanté ?

La Bible ne nous le dit pas mais la tradition juive veut qu’à Pâques on chante certains psaumes, les cantiques des degrés. Le dernier de ces psaumes, le 126 commence ainsi :

« Célébrez l’Eternel car il est bon,
car son amour dure à toujours,
Oui célébrez le Dieu des dieux,
car son amour dure à toujours,
Célébrez tous le Seigneur des seigneurs
car son amour dure à toujours

.... ainsi de suite, 26 fois « car son amour dure à toujours ».

Il n’est pas impossible que ce psaume ait été chanté alors que Jésus souffrait devant la perspective de la croix, l’abandon de Dieu, le jugement de Dieu contre le péché tombant sur Lui, le Juste.

Nous n’avions aucun mérite. Rien ne nous rendait désirables.

« Nous tous, nous étions aussi comme ceux qui s’opposent à Dieu, nous vivions selon les désirs de notre propre nature, nous faisions ce que voulaient notre corps et notre esprit. Nous étions destinés à subir le jugement de Dieu ». (Ephésiens 2 v. 1-3)

« Le Père cherche des adorateurs qui l’adorent en esprit et en vérité ». (Jean 4 v 23)

Selon ma logique, le Seigneur Jésus aurait dû dire cela à un théologien ou à un homme qui use ses pantalons sur un banc d’église.

Non !

Jésus dit cela à une femme samaritaine (non juive), actualisé cela pourrait être une discussion que nous aurions avec une musulmane.

Elle avait une position très inconfortable dans la société ; elle allait chercher de l’eau au puits en plein midi, pour éviter de rencontrer quelqu’un. Elle avait eu 5 maris et vivait en concubinage avec un 6ème homme.

Jésus savait qu’elle était en recherche, qu’elle se sentait insatisfaite et Il lui parle de boire de l’eau qui donne la vie éternelle. Et la femme Lui répond : « donne-moi de cette eau afin que je n’aie plus soif ».

Jésus la provoque en lui demandant d’aller chercher son mari et elle constate alors que Jésus connaît sa vie affective chaotique.

La samaritaine change rapidement de sujet et veut discuter de théologie avec Lui : « où devons-nous adorer Dieu » ? Jésus fait comprendre que ce n’est pas une question de lieu mais d’attitude de coeur.

C’est là que Jésus parle de Dieu, un Père qui cherche des adorateurs ; des adorateurs qui l’adorent en esprit et en vérité, c’est-à-dire avec des coeurs vrais, sincères.

La fin de l’histoire de cette samaritaine est magnifique : elle a raconté à ses concitoyens cette rencontre avec Jésus et beaucoup crurent à cause de son témoignage : « Il m’a dit tout ce que j’ai fait ». Une relation vivante, pas de discussions banales sur le temps.

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Aimer Dieu intellectuellement : de toute sa pensée.

C’est-à-dire de manière réfléchie. Cela demande de l’énergie, de la concentration. Ce n’est pas un simple rituel.

Il m’arrive parfois de prier « en pilotage automatique ». Cela devient un rituel.

Ou bien, pendant le culte, parfois je perds le fil. Il faut de l’attention.

De son côté, Dieu a son attention constamment sur ses enfants.

« Eternel tu me sondes et tu me connais, tu sais quand je m’assieds et quand je me lève, Tu pénètres de loin ma pensée ;...tu sais quand je marche et quand je me couche. Et tu pénètres toutes me voies » (Psaume 139.1-3).

L’attention est une incroyable expression d’amour.

Qu’est-ce qui nous distrait ? N’est-ce pas souvent notre égocentrisme ; nous sommes égocentriques de nature ; notre culture est égocentrique.

Aimer Dieu de tout son coeur, de toute son âme.

Ce n’est pas seulement une question intellectuelle mais aussi une affaire de coeur, de sentiment.

Aimer Dieu de tout son coeur, de toute son âme, de toute sa force.

Pratiquement, de toute ma force, avec mes capacités.

« Ceux qui vivent selon leur propre nature se préoccupent de ses désirs ; mais ceux qui vivent selon l’Esprit-Saint se préoccupent des désirs de l’Esprit » (Romains 8.5).

Se préoccuper des désirs de l’Esprit Saint, de Dieu, mène à la vie et à la paix.

Il n’est pas nécessaire de vouloir montrer ce que l’on n’est pas : pieux, spirituel ...

En revanche on peut demander à Dieu de ressembler à Christ, de nous donner les forces spirituelles pour vivre comme Lui désire que nous soyons.

« Nous nous efforçons de Lui être agréables » (2 Corinth. 5 v.9).

« Notre ambition est de plaire au Seigneur » (traduction Bible du Semeur)

« Tu ne te prosterneras pas devant un autre Dieu, car l’Eternel porte le nom de jaloux, il est un Dieu jaloux » (Exode 34 v. 14).

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Dieu est un Dieu jaloux

La jalousie n’est pas un bon trait de caractère.

Mais quand il s’agit des affections, c’est différent.

L’homme est religieux de nature. Il se cherchera toujours un dieu ou une idole :

ce ne sont pas des mauvaises choses en soi : le sport, les loisirs, la profession, l’art, la musique ou alors plus pernicieusement : moi-même.

L’Eglise (l’ensemble des enfants de Dieu) est comparée dans la Bible à l’épouse de Christ.

Dans le Cantique des Cantiques, il y a cette belle image du désir du bien-aimé envers sa bien-aimée : « Je suis à mon bien-aimé, et son désir se porte vers moi » (C C 7 v.10)

L’adoration peut se résumer en un seul mot : offrir.

Quand, en rentrant d’un culte, on dit qu’on n’en a rien retiré ou qu’on n’a pas eu de plaisir, ce n’est pas juste.

La bonne question devrait être : est-ce que Dieu a été honoré, glorifié comme Il en est digne ?

Et le lundi matin, quand la semaine recommence, est-ce que je vis de nouveau sans Dieu, avec l’idée que j’ai rempli mon devoir religieux le dimanche précédent, libre de faire ce que je veux dans le monde où Dieu m’a placé ?

Ce n’est pas le sacrifice vivant que Dieu désire voir chez ses enfants.

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L’adoration nous fait sortir de notre égoïsme

L’adoration n’est pas une partie de notre vie, c’est toute notre vie. Pas seulement le dimanche matin au culte, mais 7 jours sur 7 dans toutes nos activités.

L’adoration est un mode de vie

« Adorez Dieu continuellement » (Psaume 105 v.4)

« Pour moi vivre c’est Christ » c’est le témoignage de l’apôtre Paul.

Quand on se concentre sur soi-même, les résultats inévitables sont des pensées d’inquiétude, d’insécurité, d’anxiété, de peur, de décourtagement ou de culpabilité,

ou, si on se concentre sur les autres on peut tomber dans le piège des pensées d’envie, de jalousie, de critiques.

L’adoration nous fait sortir de notre égoïsme. On ne peut pas célébrer Dieu et soi-même en même temps.

Jésus a tout laissé ...afin que nous puissions tout avoir.

Mais lorsqu’on se concentre sur Dieu, sur ce qu’Il a fait et sur ce qu’Il est, nos coeurs ressentiront de la gratitude et en nous naîtra l’espoir et la confiance en Dieu et l’amour pour Dieu et pour notre prochain.

Que le Seigneur nous conduise dans nos réflexions ; que nous puissions apprendre à mieux Le connaître à plus L’aimer en retour de Son immense amour.

Que Dieu soit béni ! A Lui toute la gloire !

Pour terminer encore un chant, le 678 des JEM.

L’auteur de ce chant est un conducteur de louanges ayant composé plusieurs cantiques.

Il raconte que dans son église, le pasteur avait proposé d’avoir des cultes d’adoration sans chants et musique pendant un certain temps. Il en était d’ailleurs un peu vexé. Mais il en a quand même tiré la conclusion suivante :

« les chants de nos coeurs rejoignaient ceux de nos lèvres ».

Après cette période sans musique il composa le présent cantique :

« Le chant terminé, le rideau retombe.

Je viens simplement porter mon offrande, car j’ai le désir de réjouir Ton coeur.

J’apporte plus qu’un beau chant ; chanter ne suffit pas pour répondre à ton appel.

Les apparences sont trompeuses, tu vois bien au-delà ; ô Dieu, tu sondes mon coeur.

Je reviens au coeur de la louange, tout est centré sur Toi, centré sur Toi, Jésus.

Oui, je renonce à tous mes faux-semblants pour tout centrer sur toi, centrer sur Toi, Jésus ».

H. Lammers

01.11.2009